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et conforme à leurs mœurs éclate dans leurs troupes ; deux-
siècles de domination n'ont pas encore pu empêcher plusieurs
d'entre eux d'attacher au bout de leur l a n c e , suivant la cou-
 tume de leurs pères (1), la tète de l'ennemi tué dans le com-
b a t , et qui doit, après la victoire , se transformer en coupe
de festin, enrichie d'or et d'argent. A leur gauche, les habi-
tants de la rive occidentale de la Saône, plus rudes et plus
 grossiers , aux sayons de laine épaisse et à longs poils. Au
centre , les légions britanniques , arrivées récemment d'au-
delà de l'Océan , armées de poignards et de courtes lances^
au bout desquelles est une pomme de cuivre^ avec laquelle
ils frappent leurs boucliers (2) pour épouvanter l'ennemi.
Enfin, à la gauche, la cavalerie gauloise, lourde et pesante,
puis la cavalerie bretonne, aux chevaux fort bas , mais légers
à la course et fermes sur leurs pieds (3).

   Sévère, de son côté, a opposé aux légers Gésates les vi-
goureux montagnards de l'Illyrie, aux traits acérés et rapides,
Dans son centre , les troupes de Germanie, farouches et in-
domptables , composées de peuples divers. A son aile droite.,
la cavalerie barbare. Puis , derrière elle, Lœlus avec les ca-
valiers romains , le même qui a tant contribué à la défaite
de Niger aux piles de Cilicie (4). Enfin , en réserve , l'empe-
reur lui-même, avec ses six cents gardes qui ne l'ont jamais
quitté, et une partie des trois braves légions qui l'ont déjà suivi
par toute la terre sans jamais essuyer de revers (5).
   Le lieu du combat est près de Trivurtium. C'est une grande
plaine de quelques lieues de largeur, qui s'étend entre les
deux rivières, et qui se termine du côté de Lyon à une val-


  (1)   Tacite, MÅ“urs germaines.
  (2)   Hist. rom. par Xiphilin, p. 460.
  (5)   Hist. rom. par Xiphilin, p. 460.
  (4)   Dion, p. 1261, 1264; Hérod.
  (5)   Dion, I. 73, p. 1235.