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315 que l'inexpérience ou la faim les ont fait tomber dans nos pri- sons tout meurtris, tout souillés de leur chûle, qu'ils ont des droits à notre sollicitude.—Ce que dit M. Bonnardet, à propos du rapport inverse qui existe entre la tenue des différentes prisons et la criminalité des prisonniers, ne pourrions-nous pas le dire à notre tour et avec plus de raison peut-être: Si la prison était une récompense, aurait-on pu procéder autre- ment ? Mais il est impossible que de l'insuffisance de tant d'institu- tions isolées, il ne résulte pas pour tous l'évidente nécessité d'harmoniser tous les efforts qui tendent à la régénération morale et physique de l'humanité et à les coordonner dans un seul système. En attendant nous devons rendre justice aux ci- toyens qui se dévouent à l'étude de ces graves questions et dont le zèle infatigable a déjà produit de grandes améliora- tions. Le nouveau règlement général des prisons de Lyon est sans contredit un progrès dans l'état actuel de la question, bien qu'il soit encore loin de ce que l'on pouvait désirer. Dans ce règlement nous approuvons sans restriction la sup- pression 1° de la cantine, source de désordre et de scandale, et à l'aide de laquelle l'argent du coupable pouvait changer une maison de correction en maison de plaisance ;—2° du droit accordé au prisonnier de disposer, à son gré, du tiers du pro- duit de son travail, désigné sous le titre de denier de poche : car s'il est juste d'encourager le travail par l'appât du salaire,il est juste et prudent d'en régler l'emploi, de ménager enfin par une économie forcée quelques ressources au condamné qui, après avoir expié sa peine, rentre dans la société, afin qu'il lui soit possible de mettre à profit les habitudes d'ordre et de tra- vail qu'on aura cherché à lui donner. 3° La classification par moralité. 4° L'adoption d'un système d'intimidation disciplinaire, qui, sans blesser les lois de l'humanité, donne à la détention un effet répressif qu'elle n'a pas ; système appuyé par une échelle