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178 son luth, vint attendrir la France par un de ces poèmes complets que son génie profond et patriotique a rendus immortels. Ces Lelles strophes dirent ce qu'avaient fait les colons du Texas et chaque Français patriote sentait couler ses larmes, lorsqu'il se représentait ces fiers débris de nos vieilles légions s'écriant par la voix du poète : « Sauvages! nous sommes Français, « Prenez pitié de notre gloire! Hélas ! tant d'intérêt devait être vain ! Le courage, la persévérance et tout ce qne les colons avaient consacré d'efforts à réussir allait être impuissant à garantir leur sécurité. Le moment approchait où les brillants rêves d'avenir que le présent leur avait permis déformer, étaient destinés à tomber devant de nouvelles et d'affreuses réalités. C'est une remarque juste quoique singulière, mais dont aucune impression fâcheuse ne saurait être subie par les vrais croyants, qu'une amère fatalité semble, en général, s'acharner sur les hommes de tous les pays qui ont subi de sérieuses persécutions politiques. A voir la manière dont il les poursuit et les harcelle, on croirait que le sort prend plaisir à les soumettre à d'incessantes épreuves afin de vérifier la sincérité de leur foi. Par leur ferme résistance à ces cruelles attaques les martyrs font encore acte de fidèles religionnaires, fournissent un exemple utile à tous, et si le monde doit toujours ignorer les souffrances qu'ils ont endurées, s'ils n'ont obtenu ici-bas ni adoucissements ni conpensations, leur but n'ayant pu être la soif d'une vaine gloire non plus que la cupidité, ils trouvent dans le seul témoignage de leur conscience d'ineffables consolations. Au jour où la mort vient les enlever à la possibilité de nouveaux sacrifices, elle les trouve calmes et dès longtemps préparés : elle n'entend sortir de leur