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retraite, et se mirentà nous poursuivre de plus belle. A peineavions-
nous fait uue demi-lieue, qu'il fallut nous mettre sur la défensive. De
même que la veille, l'artillerie nous protégea; et dès que le terrain
se présenta un peu favorable, une belle et profonde charge de cava-
lerie nous débarrassa complètement de l'ennemi, qui perdit quelques
hommes, des chevaux et des armes.
   A notre retour au camp, on se préparait à recevoir le prince, que
l'on disait débarqué à Bone avec le général Valée, appelé à prendre le
commandement de l'artillerie. Toutefois il était bien évident que
l'on n'était point en mesure encore de livrer le siège à Constantine ,
l'armée ne comptant que six mille hommes et n'étant point appro-
visionnée.
   La facilité avec laquelle on avait repoussé les Arabes, dans la
précédente expédition , donnait à penser qu'ils ne se hasarderaient
point à tenter l'attaque du camp. Les officiers se livrèrent donc en
sécurité aux soins journaliers du service; et le générai en chef, qui
avait entamé des négociations avec Achmet-Bey, continua do les en-
tretenir dans l'espérance do conclure une paix honorable , en évitant
les chances de nouveaux combats et d'un siège extrêmement périlleux.
De son côté, le perfide Achmet se plaisait à prolonger les négocia-
tions, sans rien conclure, afin de gagner du temps, de voir arriver la
mauvaise saison et de triompher de nous par les éléments, comme il
avait fait la précédente année.
    Mais, durant ces délais, l'état sanitaire de l'armée n'était point sa.
tisfaisant. M'jez-Ammar est un séjour dangereux ; les excessives
chaleurs de la journée, les rosées de la nuit et leseauxdelaSeybouse,
qui se répandent dans la plaine, firent naître des dyssenteries et des
fièvres pernicieuses qui ne se ralentirent guère. Généraux, officiers,
soldats, tout le monde presque paya son tribut à cette épidémie.
    Telle était la position de l'armée et de ses chefs, lorsque le général
Danrémont partit pour aller au-devant de S. A. R.
    En l'absence du gouverneur, et attendu l'état de maladie du géné-
ral chargé du commandement supérieur de l'artillerie jusqu'à l'arri-
 véedu lieutenant-général Valée, le commandement du camp futdôvolu
 au maréchal-de-camp Rhuliéres, et celui de l'artillerie au chef-d'es-