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215 ment les premiers grades pour arriver à celui de lieutenant au 1er régiment d'artillerie a pied (1). Les combats qui eurent lieu aux portes de Leipsick furent sa pre- mière campagne. Sublime début pour un jeune officier plein d'ar- deur, avide d'espérance et de gloire! terrible baptême du feu, que ces combats, les plus grands, les plus acharnés, les plus meurtriers peut-être qui aient été livrés sous l'Empire, ceux où la grande armée a fait les pertes les plus immenses et a conquis le plus d'im- mortalité ; ceux enfin où, de toutes les campagnes d'Allemagne, Na- poléon a déployé de la manière la plus brillante cette habileté stra- tégique, ce coup d'œil rapide et sûr, et cette infatigable activité qui, dès le début des guerres d'Italie, en avaient fait le plus grand capi- taine des temps modernes. Attaché à la 2 e compagnie do la batterie de réserve du 5e corps, Malechard donna des preuves de courage, de sangfroid et d'une rare présence d'esprit. Dans la journée du 18 octobre 1813, aban- donné par la cavalerie qui devait le protéger, il sauva une batterie qu'il fallut retirer pièce à pièce d'un fossé sur lequel l'ennemi faisait un feu continuel; et le lendemain 19, il fit tout ce qu'il était hu- mainement possible de faire pour traverser la ville de Leipsick avec sa compagnie et ses canons ; quelques mots d'encouragement, sortis de la bouche même de l'empereur, furent en ce moment critique un bien flatteur éloge pour Malechard ; mais la prudente fermeté de ce brave officier fut impuissante contre l'encombrement et la confusion qui régnaient dans les faubourgs de Ranstadt et de RosenthaK II ap* prit que le pont de l'Elster était détruit, et tout espoir dé retraite perdu ; forcément séparé de sa batterie au milieu du désordre aP freux de cette journée, il n'eut, pour échapper à l'ennemi, d'autre parti à prendre que de traverser la rivière à la nage. Comme Ponia- towski, il s'y précipita avec son cheval ; mais, pliis heureux que ce prince, il arriva sain et sauf sur l'autre rive; et peu de jours après, son intrépidité se signalait encore à la brillante affaire de Hanau. Plus tard, bloqué dans la citadelle de Juliers, il se trouva dans (1) Le 15 juin 1813.