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ment les premiers grades pour arriver à celui de lieutenant au
1er régiment d'artillerie a pied (1).
    Les combats qui eurent lieu aux portes de Leipsick furent sa pre-
mière campagne. Sublime début pour un jeune officier plein d'ar-
deur, avide d'espérance et de gloire! terrible baptême du feu, que
ces combats, les plus grands, les plus acharnés, les plus meurtriers
peut-être qui aient été livrés sous l'Empire, ceux où la grande
armée a fait les pertes les plus immenses et a conquis le plus d'im-
mortalité ; ceux enfin où, de toutes les campagnes d'Allemagne, Na-
poléon a déployé de la manière la plus brillante cette habileté stra-
tégique, ce coup d'œil rapide et sûr, et cette infatigable activité qui,
dès le début des guerres d'Italie, en avaient fait le plus grand capi-
taine des temps modernes.
   Attaché à la 2 e compagnie do la batterie de réserve du 5e corps,
Malechard donna des preuves de courage, de sangfroid et d'une rare
présence d'esprit. Dans la journée du 18 octobre 1813, aban-
donné par la cavalerie qui devait le protéger, il sauva une batterie
qu'il fallut retirer pièce à pièce d'un fossé sur lequel l'ennemi faisait
un feu continuel; et le lendemain 19, il fit tout ce qu'il était hu-
 mainement possible de faire pour traverser la ville de Leipsick avec
 sa compagnie et ses canons ; quelques mots d'encouragement, sortis
de la bouche même de l'empereur, furent en ce moment critique un
bien flatteur éloge pour Malechard ; mais la prudente fermeté de ce
brave officier fut impuissante contre l'encombrement et la confusion
qui régnaient dans les faubourgs de Ranstadt et de RosenthaK II ap*
prit que le pont de l'Elster était détruit, et tout espoir dé retraite
perdu ; forcément séparé de sa batterie au milieu du désordre aP
freux de cette journée, il n'eut, pour échapper à l'ennemi, d'autre
parti à prendre que de traverser la rivière à la nage. Comme Ponia-
towski, il s'y précipita avec son cheval ; mais, pliis heureux que ce
prince, il arriva sain et sauf sur l'autre rive; et peu de jours
après, son intrépidité se signalait encore à la brillante affaire de
 Hanau.
    Plus tard, bloqué dans la citadelle de Juliers, il se trouva dans

  (1) Le 15 juin 1813.