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183 s'apaisa, la mer rentra dans son lit, le ciel quitta sa noh'e enveloppe et, vers le soir, on put se réunir. C'était comme si on fut revenu d'un autre monde ; après s'être touché,- embrassé, on se prenait encore à douter mutuellement de son existence, tant il semblait miraculeux qu'on eût échappé à un pareil désastre. Cependant il ne restait plus de vivres; il fallut se nourrir des produits de la pêche et de la chasse. Aucune nouvelle du général Lallemant n'arrivait; malgré cet incompréhen- sible retard on avait bon espoir en lui. Pour hâter ses secours et lui rendre compte du surcroit de maux dont on avait été assailli, on envoya auprès de lui le fils du général Rigaudj, puis de même que si l'on eût fixé par là d'une manière certaine un satisfaisant avenir, on reprit bon courage, la gaîté reparut et ce fut avec une véritable ardeur qu'on se mit à réparer les ravages de la tempête. Encore trente jours avaient passé : on ne voyait paraître ni députés, ni vivres! Cette fois le terme de la patience était franchi : tout espoir s'effaça ; mais que faire, que résoudre?.... deux seuls partis se présentaient : se résigner à périr de misère et de faim ou quitter cette terre maudite et s'aventurer à la recherche d'un asile au Mexique, aux Etats-Unis ou chez les peuplades Indiennes. L'homme espérant toujours, cette dernière résolution fut adoptée. Un corsaire indépendant qui avait son refuge à Galveston, fournit un navire récemment capturé sur lequel s'embar- quèrent les malades, les enfants, les femmes et quelques exilés. Chacun n'ayant plus à consulter que sa volonté, arrêta, comme il le jugea à propos, la direction qu'il se proposait de suivre. Ceux qui se trouvèrent avoir formé les mêmes projets se réunirent. Ce fut ainsi que divers groupes abandonnèrent successivement l'île. Une fois en