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 auteurs. Du reste, le sentiment de M. Bynkershoek est très-
 vraisemblable et bien appuyé.
    « La dissertation sur le vaudeville, que vous avez eu la
 bonté de «l'envoyer, m'a fait tout le plaisir possible. C'est
 pour cela que je fis quelques remarques sur certains endroits
 où il me parut que vous pourriez ajouter diverses choses, afin
 de la rendre plus complète. Autant que je m'en puis souve-
 nir , je vous indiquai un vaudeville italien sur le pape Mar-
 tin V, qui est rapporté par Léonard Arétin, dans ses mé-
 moires sur sa propre vie. Je ne vous le marquai que pour
 vous faire voir que ces sortes de chansons populaires et sa-
 tiriques étaient en usage, il y a long-temps, en Italie. Je
 crois que toutes les nations , du moins de l'Europe, en ont
eu l'usage. Parmi les Orientaux , elles étaient surtout du goût
 des Egyptiens. Dans Flavius Vopiscus, in Saturnino, tout
 au commencement, j'en trouve un passage d'autant plus re-
 marquable qu'il y compare ces peuples avec les Gaulois, et
dit qu'ils étaient liberi, novarum rerum usque ad cantilenas
publicas cupientes , versificatores, epigrammatarii, etc. Voilà
le vaudeville marqué en bien des façons. Si j'avais eu in-
tention de travailler là-dessus , j'aurais pu remarquer d'au-
tres choses; mais c'est là seule que ma mémoire me four,
nisse. Ma petite ode sur ce sujet ne méritait pas de vous être
envoyée.Mais je n'avais rien de plus convenable pourvous ex-
torquer votre dissertation, nardi parvus onyx, etc.
    « M. l'abbé d'Olivet passa ici, il y a dix jours. Mais comme
il n'y séjourna point, je ne pus causer avec lui une heure ou
deux; ce dont je fus très-fâché.
    « Par la première occasion , je vous enverrai une disserta-
tion sur le regrês en matière bénéficiale, que j'ai fait impri-
mer à la prière d'un de mes amis qui travaille sur les matières
bénéficiâtes. J'y traite cette matière d'une manière nouvelle.
Vous jugerez si j'ai bien rencontré.
   « Je suis, etc.                       « Le P. BOUHIER.
        « Dijon, 16 mai 1726. »