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318 DE LA MÉDECINE LÉGALE DES ALIÉNÉS , dans ses rapports avec la Lé- gislation criminelle , par Alexandre BOTTEX ; Lyon, imp. de Louis Perrin. — 1838. L'auteur de ce discours ne s'est point proposé de réformer la législation criminelle relative aux aliénés. Il a compris qu'une telle réforme , en la supposant possible, ne saurait être que l'ouvrage du t e m p s , et qu'avant d'en appeler aux législateurs, il importe surtout que les hommes spéciaux aient recueilli de nombreuses observations où viennent se ranger à peu près toutes les varié Lés de la folie. Aussi n'a-t-il eu d'autre but que celui de constater le vice de la législation existante , et d'élucider, autant qu'il était en l u i , celle ques- tion encore si obscure. Médecin d'un hospice d'aliénés et souvent appelé en celle qualité à éclairer la religion des tribunaux, M. le docteur Boltex a pu reconnaître q u e , dans l'appréciation de la crimi- nalité , il n'est pas toujours tenu assez de compte de l'état noral de l'accusé à l'heure du délit. S i , en effet, l'intention .eule fait la culpabilité, on aura peine à comprendre qu'un homme, évidemment privé de loule liberté morale au moment de la consommation du crime, puisse être puni selon toute la rigueur des lois. Qu'un fou furieux, échappant à ses gardiens, égorge le premier passant qu'il rencontre, certes il ne se trouvera pas un seul juge pour le condamner : sa folie est un fait notoire qui l'absout. Si d o n c , en pareil cas , le glaive de la justice doit rester dans le fourreau, n'est-il pas aussi d'autres circonstances où il doit épargner la lête du coupable, lorsque celui-ci, par exemple, bien que jouissant habituel- lement de la plénitude de sa raison, est devenu toul-à -coup assassin , et cela sans intérêt , sans haine , sans provocation , sans motif? Le crime que cet homme vient de commettre n'est-il pas, en effet, une preuve suffisante de folie ? Qui ose- rait d'ailleurs affirmer, contrairement à l'expérience , qu'il