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317 rait-on pas pu , par exemple, adoucir le confinement solitaire par quelques heures de réunion, pendant lesquelles le si- lence serait encore ordonné pour entendre quelques lectures ou quelques instructions, et comme récompense à ceux qui donneraient quelques espérances sérieuses de retour à de bons sentiments , la liberté de s'entreteuir en petit nombre sous la surveillance d'un gardien. — C'est peut-être un essai à tenter. Quant aux corporations religieuses, elles portent avec elles debonset de mauvais fruits; s'il faut s'en servir, ce n'est qu'avec prudence et discernement. Nous concevons, que dans un siècle comme le nôtre, on n'ose demander aux hommes du monde un dévoûment semblable à celui qu'inspire aux frères et aux sœurs l'égoïsme de l'autre vie , nous concevons encore qu'a- vec les éléments qui nous entourent, la commission des pri- sons se soit vue forcée de recourir , pour une mission essen- tielle et qui exigeait une grande abnégation, à une corpora- tion religieuse. Mais en subissant ce qu'elle regardait comme une nécessité , elle a dû se prémunir d'avance contre l'esprit d'empiétement qui anime le clergé, et s'être bien assuré qu'elle resterait toujours maîtresse. L'administration des hô- pitaux a tellement senti la vérité de cette assertion , qu'elle a toujours voulu tenir sous sa dépendance les sœurs et les frères chargés du service. Nous désirons qu'un jour cet élément, que l'on regarde comme un auxiliaire puissant, ne devienne pas un obstacle invincible à toute amélioration. Du reste , nous ne pouvons nous empêcher de rendre j u s - tice aux sentiments éclairés de philantropie sur lesquels s'appuie M. le Rapporteur de la Commission des prisons. Son ouvrage r e m a r q u a b l e , écrit avec la chaleur et la conviction d'un homme qui croit d'autant plus à l'utilité de son œuvre qu'elle a été consciencieusement élaborée, est rempli d'obser- vations intéressantes et de considérations élevées. C. B.