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héraldiques, le besoin de rendre avec finesse les détails du
blason, fit trouver les verres à deux couches, que les anciens
artistes appelèrent émaux. Cette découverte, qui doubla en
quelque sorte les ressources de l'art, est due au célèbre John
van Eyck, plus connu sous le nom de Jean de Bruges, inven-
teur de la peinture à l'huile. Les verres employés à cette
époque étaient teints ou colorés dans leur masse; les
rouges seuls ne pouvaient s'obtenir qu'en étendant, dans
la formation du verre, une couche épaisse et égale de la
matière colorante sur une des surfaces de la table ; c'est
sans doute la connaissance de ce procédé, aussi ancien que
la peinture sur verre, qui inspira à Jean de Bruges l'idée
d'obtenir par le même moyen toutes les teintes fondamen-
tales. M. Brongniart décrit ainsi la manière dont se faisait
les verres à deux couches ; " On enlève avec la meule
 « la couche coloriée; on met à nu la couche limpide en
« lui donnant exactement les contours de l'objet à re-
« présenter, on recouvre cette place creuse et incolore
« de la couleur qu'on veut donner à l'objet, et on obtient
« ainsi un ornement ou une figure d'une couleur différente
« de celle du fond sur lequel il est peint. »
   On ne connaît pas de peinture sur verre de Jean de
Bruges; mais l'usage des émaux était universel au XV e siècle;
lorsque la réforme en arrêtant en Allemagne et en Suisse
les progrès de l'art le força à se réfugier dans la bour-
geoisie et à devenir uniquement héraldique, on devine
quel parti les artistes tirèrent de cette découverte. C'est
de cette époque que datent les vitraux de petite dimen-
sion. L'art prit alors un développement extraordinaire
et se maintint à un haut degré de supériorité jusqu'au
commencement du XVIII0 siècle. On rencontre souvent
des vitres suisses datées des dernières années du XVII e