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197 siècle où la finesse de l'exécution, la perfection des détails dans les écussons et les armures est telle que nous ne pouvons guère leur opposer que les vitraux des charniers de Saint-Paul et de Saint-Etienne du Mont à Paris, par Nicolas Pinaigrier, qui les copia d'une composition exécu- tée par son grand père, Robert Pinaigrier, pour l'église de Saint-Hilaire de Chartres. Pendant qu'en France l'usage s'établissait de diviser chaque vitrail en carré régulier coupant arbitrairement les figures et les ornements, l'Allemagne, où s'était fondée et maintenue une véritable école d'architecture gothique, au lieu de suivre cette disposition, imposait à ses artistes les espaces étroits et perpendiculaires que divisaient les colonettes minces et flutées qui dominaient dans la décora- tion gothique; les peintres adaptèrent leurs figures à cette disposition allongée^ et ce genre, en se perfectionnant, se maintint longtemps, car les beaux vitraux de Cologne qui sont datés de i5og sont traités dans ce principe. Il y avait dans cette manière l'avantage de pouvoir placer les coulisseaux de plomb qui unissaient les compartiments des vitraux dans les endroits où leur effet était le moins disgracieux, l'étroitesse des fenêtres n'obligeant pas à les multiplier dans les fonds où ils étaient plus visibles que dans les vêtements, car pendant quatre siècles on ne connut qu'un moyen pour la ligature des verres 5 la perfection progressive consistait seulement à éviter que ces épaisseurs ne se rencontrassent dans les parties importantes comme les têtes, les mains ; il y a même lieu de croire qu'au com- mencement de l'art des vitraux, on fît un emploi plus intelligent des liens de plomb. Les vitraux de la Sainte- Chapelle qui datent du XIIIe siècle offrent une preuve de cette assertion ; de minces filets de plomb unissent les