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siècle où la finesse de l'exécution, la perfection des détails
dans les écussons et les armures est telle que nous ne
pouvons guère leur opposer que les vitraux des charniers
de Saint-Paul et de Saint-Etienne du Mont à Paris, par
Nicolas Pinaigrier, qui les copia d'une composition exécu-
tée par son grand père, Robert Pinaigrier, pour l'église de
Saint-Hilaire de Chartres.
    Pendant qu'en France l'usage s'établissait de diviser
 chaque vitrail en carré régulier coupant arbitrairement
les figures et les ornements, l'Allemagne, où s'était fondée
 et maintenue une véritable école d'architecture gothique,
 au lieu de suivre cette disposition, imposait à ses artistes
les espaces étroits et perpendiculaires que divisaient les
colonettes minces et flutées qui dominaient dans la décora-
tion gothique; les peintres adaptèrent leurs figures à cette
disposition allongée^ et ce genre, en se perfectionnant, se
maintint longtemps, car les beaux vitraux de Cologne
qui sont datés de i5og sont traités dans ce principe. Il
y avait dans cette manière l'avantage de pouvoir placer
les coulisseaux de plomb qui unissaient les compartiments
des vitraux dans les endroits où leur effet était le moins
disgracieux, l'étroitesse des fenêtres n'obligeant pas à les
multiplier dans les fonds où ils étaient plus visibles que
dans les vêtements, car pendant quatre siècles on ne connut
qu'un moyen pour la ligature des verres 5 la perfection
progressive consistait seulement à éviter que ces épaisseurs
ne se rencontrassent dans les parties importantes comme
les têtes, les mains ; il y a même lieu de croire qu'au com-
mencement de l'art des vitraux, on fît un emploi plus
intelligent des liens de plomb. Les vitraux de la Sainte-
Chapelle qui datent du XIIIe siècle offrent une preuve de
cette assertion ; de minces filets de plomb unissent les