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194 les églises chrétiennes, et se maintint sans faire aucun progrès durant près de trois siècles dans l'Orient et dans l'Italie. Les premiers temples construits dans le nord de l'Europe sur le modèle de ceux d'Italie furent éclairés de la même manière. C'est là l'origine du verre coloré dans nos climats. Dès qu'on eut songé à associer plusieurs couleurs ensemble, l'art de la peinture sur verre fit de rapides progrès. Les premiers essais se composèrent de morceaux de verre teints avec l'eau de gomme, figurant seulement une espèce de mosaïque transparente qui n'of- frait que des teintes plates et sans aucune gradation 5 les contours extérieurs étaient dessinés par le plomb dans lequel le verre se trouvait enchâssé ; on tarda peu à tenter d'exprimer les parties ombrées au moyen de quelques lignes noires tracées après coup sur la surface ; puis lorsque la composition se hasarda à la représentation des ligures, on imagina de cuire les couleurs pour leur donner de la solidité ; on conserva néanmoins l'usage des verres blancs ou colorés en masse, avec lesquels on faisait le fond du tableau, et les couleurs appliquées au pinceau et cuites au moufle servirent à modeler les chairs et les draperies. Les nuances étaient sans éclat ni transparence, et assez peu solides : mais rien ne pouvait surpasser la beauté des tons pleins, tels que le vert, le bleu, le violet et surtout le rouge qui, dès l'origine, atteignirent un haut degré de perfection. Le Viel remarque que le rouge purpurin, la couleur la plus difficile à obtenir, était employée plus fréquemment que d'autres dès l'époque la plus reculée. D'après Le Viel, les premiers vitraux auraient paru au e XI siècle sous le règne du roi Robert, mais il est à peu près certain qu'il y en avait en Orient à une époque anté- rieure. On prétend qu'il a existé à Dijon, un vitrail peint