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b r e l 7 2 9 ) , lesquelles lui en accordaient de nouveaux.Il fit plus,
il l'acquitta gratuitement, à son r e t o u r , de la somme de 700
livres, dont il était, créancier, pour reste des dépenses et
déboursés qu'il avait été obligé de faire pour elle en cette
occasion. Cet abandon était d'autantplus généreux que Bros-
sette n'était pas riche; le b u r e a u , qui savait cela, fut p é -
nétré de la plus vive reconnaissance, et la lui fit témoi-
gner par ses députés, le 11 novembre 1729.
    Brosselte n'avait pas attendu jusque-là pour remplir les
engagements qu'il avait contractés envers le public, en lui
faisant annoncer dans le Mercure de France de 1 7 2 7 , la pro-
chaine édition de son commentaire sur les œuvres de Ré-
gnier. Il avait mis la dernière main à ce travail, avant d'aller
à Paris, où les affaires de la Charité le retinrent quinze à
seize mois^ ce qui vraisemblablement lui procura la facilité
d'envoyer son manuscrit à Londres. Il y fut magnifiquement
i m p r i m é , au mois de septembre 1729, en 1 volume i n - 4 ,
chez Lyon, et Woodman (1).
    Brossetle avait conféré beaucoup d'éditions, afin de don-
ner un texte pur. Quant aux noies^ elles ne sont pas aussi
nombreuses que celles du commentaire sur Boileau , et n'en
valent peut-être que mieux.«J'aurais voulu, dit l'auteur, cou-
vrir d'épaisses ténèbres les endroits peu modestes, que la
licence de ses mœurs (de Régnier) ou de son siècle, a laissé
malheureusement échapper à sa plume. Il faut toujours
qu'un écrivain soit honnête homme , mais cela doit paraître
surtout quant il a entrepris d'expliquer un auteur licen-
cieux. » Rien ne paraît, dans les notes de Brossette, démen-
tir des sentiments si honorables (2).


   ( \) Les Satyres et autres œuvres de Régnier avec des remarques, -403 pages,
sans l'avertissement, les jugements sur Régnier, son épttre dédicatoire au roi
Henri-le-Grand, une ode à Régnier sur ses Satyres, par Pierre Molin, et la
table des pièces, avec une autre table alphabétique.
   (2) Voyez le Journal des Sav., 1730, p. 435—442.