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71 La première des éditions données par Dumonleil parut en 1718; Amsterdam, David Mortier, 2 vol. in-folio et in-4. La plus recherchée est celle de 1772 ; La Haye , Isaac Vail- l a n t , en 4 vol. in-12 ; elle réunit à la commodilé du format le mérite de l'exécution. Celle de 1729 est la dernière à la- quelle l'éditeur ait fait des changements ; mais le format in- 12 n'a ni vignettes , ni culs-de-lampe. « Brosselte, dit M. Ch. du Rozoir (1), est le type du com- mentateur servit, enthousiaste et minutieux; tout lui est bon pour grossir son commentaire. De là ce déluge nauséa- bonde de notes, de remarques dont il a flanqué les œuvres de Boileau , comme autant de bastions qui puissent les rendre inattaquables à la critique. Avec quel zèle , quel s o i n , quelle sollicitude il c o u v r e , il défend , il justifie jus- qu'aux moindres fautes ! L'amour-propre de l'auteur lui- même n'aurait jamais pu aller si loin, et surtout se mettre si bien à l'aise ; car, ce qui frappe dans Brossette, c'est la bonhomie de conviction avec laquelle il ressasse les anec- dotes niaises, les observations puériles. « Il est encore curieux de remarquer son exactitude à re- lever et à mettre en relief les passages qne Despréaux a imités des anciens. Aujourd'hui que l'art, en travail d'une littéra- ture entièrement propre à la nation, commence à s'émanci- p e r , on peut bien s'étonner que ces emprunts faits à l'anti- quité aient été précisément, aux yeux de Brossette et de ses contemporains , le plus beau titre de gloire pour Despréaux. C'était, en effet, d e l à part du commentateur, un éminent service que de faire ressortir de semblables passages, à une époque où l'imitation constituait la base et le grand principe d'une littérature qui n'est guère que le reflet plus ou moins brillant d'une littérature ancienne » Malgré l'outrecuidance de ce jugement, nous devons re- connaître que le commentaire de Brosselte a été et sera tou- H) Dictionnaire de la Conversation.