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72 jours d'une grande utilité à tous ceux qui lisent les ouvrages deBoileau. Que de précieux détails qui seraient aujourd'hui perdus pour nous sans le travail fait sous les yeux du sati- rique ! Les commentateurs modernes savent bien sans doute ce qu'il nous faui avoir de reconnaissance pour Brossette. Les divers journalistes de l'Europe s'empressèrent de parler avantageusement de son commentaire ; le P. de Tournemine surtout se signala par un article qu'il fit insérer dans les Mé- moires de Trévoux,du mois de mai 1717, pag. 771. Mais de peur que les louanges qu'il donnait à Brossette ne lui enflas- sent trop le cœur , il ajouta aussitôt un autre article intitulé : Défense du grand Corneille contre le commentateur des œuvres de M. Boileau Despréaux, pag. 792. Il attaquait Brossette avec une force et une aigreur que celui-ci ne devait pas attendre d'un h o m m e qui se disait de ses amis, et qui lui avait témoigné quelque estime. La mauvaise humeur du P. de Tournemine tombait sur Despréaux ; mais Brossette se crut obligé , comme son interprète, et plus encore comme son a m i , de démontrer l'injustice des accusations. C'est ce qu'il fit, quoique long- temps a p r è s , en envoyant à ce jésuite une réfutation en forme de lettre, dans laquelle il lui prouva qu'il avait tort dans tous les chefs (1). Soit mépris , soit manque de bonnes raisons , le P. de Tournemine ne daigna pas y faire la moindre r é p o n s e , et Brossette, piqué de son silence, se proposa de rendre la réfutation publique, en l'insérant dans une nouvelle édition de ses remarques sur Boileau, qu'il préparait en 1735. Mais l'édition n'ayant pas eu lieu^ le public n'a pas été en état de juger sur les pièces- Avant même l'époque où Brossette publia son commentaire, il était en relation avec J.-B. Rousseau ; leur correspondance nous fournit de précieux documents sur la statue équestre de Louis XIV, à Lyon ; nous les compléterons quelque jour (1) Cizerou-Rival, Mémoire sur la vie. et les ouvrages de feu M. Brossette, p. 246.