page suivante »
CHRONIQUE DE NOVEMBRE 1899 469 Pompéien, un aéroplane, dont on annonce, paraît-il, mer- veilles, mais qui ne nous semble pas encore prêt à entrer en lutte avec le ballon militaire dirigeable que, le même jour, célèbrent les journaux allemands. Le 23 nous appelle à glorifier d'autres luttes plus nobles, la lutte pour le bien ? Ce jour, l'Académie décernait les prix Monthyon à ses lauréats, et c'est avec joie que nous voyons récompenser quinze personnes dans notre région; Lyon compte deux de ces coeurs dévoués, deux femmes : Jeannette Goddet et Marie Bruneau. Mais si le bien a ses jours de gloire, quelle, triste apo- théose du crime, nous offre, le 28, la salle des assises du Rhône, où défile toute la bande ignoble des assassins de la veuve Foucherand, à la Villette ! Rien de plus repoussant que le spectacle de ces lâches bandits ; et comme l'on com- prend que la préfecture du Rhône, au lendemain de cette double condamnation à mort, nous annonce la création d'une brigade spéciale de sûreté dans chaque arrondisse- ment de Lyon ! Sur la colline travailleuse que Michelet opposait à la colline mystique, les canuts s'apprêtent à recevoir la statue de Jacquard, que le Conseil municipal a chassé, le 28 novembre, de la place Sathonay, pour céder son socle à la statue du sergent Blandan. Cette statue est due au ciseau du sculpteur Lamotte. L'artiste a rendu avec bonheur les traits du jeune sergent Blandan, âgé de vingt-trois ans. Il choisit l'instant où le sergent, qui vient de quitter, le 11 avril 1842, après l'inspec- tion, le camp d'Erlon, avec seize camarades du 26% trois chass-d'Aff et le sous-aide major Ducros, entre dans la gorge de Beni-Mered, où il se voit aussitôt cerné par plusieurs cen- taines de cavaliers arabes des Ben-Salem.