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460 AUGUSTE ALLMER de ses cadrés, comme un de ces préfets modernes de la car- rière, rompus aux détails du fonctionnarisme et que n'embar- rasse jamais un seul des rouages soumis à son adminis- tration. Légats impériaux, proconsuls, sévirs augustaux, pontifes, nautes, utriculaires, tout cela, dans son vaste cerveau, était à sa place. Faire l'éloge de ces grandes qualités serait incomplet si je ne rappelais pas aussi les dons heureux d'une imagination gracieuse et poétique qui lui a plus d'une fois dicté des pages colorées et vibrantes, celles, par exemple, qu'il a consacrées à l'autel d'Auguste, où il a décrit ces colonnes de granit surmontées de victoires ailées qui, sur la colline située entre nos fleuves, regardaient l'Italie et semblaient saluer Rome, la reine du monde ! Comme tous ici-bas, Allmer a eu ses heures de tristesse et de deuil. Un fils, merveilleux dessinateur, dont il avait formé le goût pour les choses de l'antiquité, lui avait été enlevé il y a peu d'années. Par suite de circonstances parti- culières ce triste événement me rapprocha davantage du collègue que nous pleurons, et des relations toujours plus cordiales s'établirent entre nous. Voie et me ama, lui écri- vais-je il y a quelques mois. Cette fin de lettre lui plut infiniment et me valut une chaude réponse. Aujourd'hui encore, je lui dis adieu et je ne cesserai pas de l'aimer ! Henry MORIN-PONS.