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           VOYAGE A LYON DE FRANÇOIS VINCHANT                    443

 conte du chien noir d'Agrippa, qu'il semble emprunter
 presque mot pour mot à Paul Jove ( i ) . On ne sait encore
 avec certitude, — je crois du moins, — si le fameux thau-
 maturge est mort à Lyon ou à Grenoble (vers 1535).
 D'après l'assertion très précise de Vinchant, il serait décédé
 dans une hôtellerie de Lyon. Oh ! je sais bien que c'est
 insuffisant pour décider de la question; mais enfin Vinchant
 a rapporté, sans aucun doute, une tradition qui avait cours
 à Lyon. On lui a montré du doigt, près de la Saône, à
main droite sur la route de Roanne, probablement dans
la rue de Bourgneuf, l'auberge où Cornélius Agrippa était
mort. Il me semble que cette tradition, même recueillie
par un François Vinchant et -soixante-quinze ans après
l'événement, ne peut pas être absolument négligée. C'est en
 tout cas un appoint à des arguments plus positifs.
    Mais la page la plus intéressante, à mon avis, est celle
où Vinchant nous entretient de Julienne Morelle, une toute
jeune Barcelonaise qui étonna le monde par la précocité et
la variété de ses connaissances; il est vraisemblable d'ailleurs
que l'admiration a beaucoup ajouté au savoir de cette fille
étonnante, « merveille de nostre siècle », comme dit le
bon Vinchant. Le père, forcé de quitter l'Espagne où il
avait commis un meurtre, s'était réfugié à Lyon avec sa
fille. Ils étaient encore dans cette ville quand Vinchant y
passa, et Julienne y continuait ses études vêtue en corde-
lière, ou, selon l'expression un peu grossière de notre
auteur, en « habit de capucin > (2).
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  (1) Elogia doctorumvirorum, p. 223 del'édit. d'Anvers, 1557, in-8".—
Agrippa est venu plusieurs fois à Lyon ; on a de lui des lettres datées
de cette ville.
  (2) On peut voir sur Julienne Moreclle : (Andréas Schott), Hispanix
Tjïbliotheca, p. 343 ; — Patiiiiam, p. 106 ; — Hilarion de Coste, Eloges