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              LE I1ENHEURECX LOUIS ALLEMAND                    429

lîcuité s'éleva de suite sur le choix de la ville où se réuni-
rait cette assemblée. Les Pères du Concile de Bâle, préten-
dant traiter en dehors du pape, opinaient pour qu'elle eût
lieu à Bâle même, et à son défaut, à Avignon ou dans quel-
que autre ville de Savoie. Le Souverain Pontife demandait
au contraire Florence, Modane ou une autre ville d'Italie.
Le différent arriva bientôt à l'état aigu : Constantinople
vit arriver des ambassadeurs envoyés par le Pape, et d'autres
représentant les Pères de Bâle ; enfin, Eugène IV déclara
le concile dissout, ou plutôt transféré à Ferrare. Une partie
des prélats refusèrent d'accepter cette décision ; c'était la
résurrection du schisme.
   Le cardinal Julien Césarini, qui jusqu'alors avait présidé
le concile, ayant quitté Bâle pour Ferrare, le 5 des ides de
janvier 1438, les opposants élurent à sa place, comme pré-
sident, le cardinal Allemand; celui-ci commença à diriger
les travaux de l'assemblée le 24 janvier, jour où s'ouvrit la
3 I e session.
   La deuxième du concile de Ferrare fut tenue le 15 février,
sous la présidence personnelle du Souverain Pontife. Dans
cette session, Eugène IV prononça l'excommunication de tous
les membres du concile de Bâle, et la déchéance des digni-
taires ecclésiastiques qui persisteraient à y siéger ;' cette double
mesure atteignait évidemment le cardinal d'Arles. 11 était
canoniquement privé et de son archevêché et de sa dignité
de cardinal. Etait-il dès lors nécessaire de prendre contre lui
une mesure spéciale en ce sens ? Cette mesure fut-elle prise
effectivement ? La Gallia qui l'indique la fait dater du
 25 juin 1439, c'est-à-dire du même jour où l'assemblée de
 Bâle prononça la déposition d'Eugène IV.
  En effet, une fois engagée dans la voie de la violence,
cette-assemblée devait aller à l'extrême. Dans sa 32e session,