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368 BIBLIOGRAPHIE Beau, du Bien, de l'Idéal est si souvent proscrit, n'est-ce pas faire Å“uvre moralisatrice que d'entr'ouvrir pieusement ce reliquaire pour que la suave odeur qui s'en dégage purifie la lourde atmosphère où se meuvent nos trop terrestres âmes. Lisez les Tableautins et les Médaillons, tout y est ravissant et tout serait à citer. Au hasard, mon choix se fixe sur une pièce d'une réalité triste et douce tout à la fois : LA MORT DE L'AÃEULE Grand'mère se mourait. Dans l'urne en porcelaine La veilleuse Jetait son reflet attristé, Rendant plus morne encor tout ce que cette scène Avait de déchirant en sa simplicité. Grand'mère se mourait. On percevait à peine De son souffle amoindri, le bruit précipité, Et son regard allait du crucifix d'ébène A ses petits-enfants. . . Sublime charité Qui confondait ainsi, dans la même tendresse, Et le Dieu des mourants, et la tendre jeunesse, Et tout ce qu'ici-bas elle avait su chérir ! — Au dehors, les oiseaux, enivrés de lumière, Disaient, à plein gosier, leur chanson coutumière, Pour qu'en nous souriant, l'Aïeule pût mourir. . . Plus loin, dans Pietà , la douleur affreuse de la mère perdant son fils serre le cÅ“ur et rougit les yeux. La fin prématurée d'un frère lui avait inspiré ces lignes déchirantes. i7 n'est plus, ton Jésus !— Seule, au pied de la croix, O toi, dont le cÅ“ur est transpercé de sept glaives ! Sur tes faibles genoux, tendrement, tu soulèves Ton Enfant pâle et nu, dont les membres sont froids. Il n'est plus, ton Jésus ! Et ton regard implore Son cadavre que va te prendre le tombeau, Son Å“il clément et doux que la mort vient de clore Et sa plaie au côté, trouant son corps si beau...