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              SUR L'ORIGINE DES ÉGLISES DE FRANCE                      359

   Si je n'avais déjà abusé de la place qui m'a été concédée,
j'ajouterais que l'évêque lyonnais est regardé par ses com-
pagnons de chaîne comme leur maître commun; on n'a
pas l'impression qu'autour de lui il se soit glissé des frères
étrangers. Les païens, qui le confondent avec le Christ,
considèrent évidemment l'intrépide vieillard comme le chef
unique de ceux qui l'ont précédés au tribunal ; ils lé mal-
traitent comme la cause responsable de l'impiété locale qu'ils
sont acharnés à détruire.
   Pourquoi les Viennois sont-ils nommés dans l'adresse
aux Asiatiques? Sans doute la naissance de quelques-unes
d'entre les victimes, la notoriété en particulier du diacre
Sanctus décidèrent à ne pas séparer, dans l'honneur, ceux
que l'épreuve avait rapprochés. Peut-être d'autres motifs
encore, qui nous échappent aujourd'hui, eurent-ils une
influence ? Quoi qu'il en soit, il ressort, à nos yeux, de
l'étude de la lettre, qu'il n'y eut qu'un seul théâtre du
soulèvement et de la persécution, un seul juge, un seul
évêque, un seul bercail.
  La topographie, si elle était consultée, pourrait apporter
quelque lumière dans le débat. Il existe, en effet, dans nos
murs, deux emplacements célèbres, désignés comme le ber-
ceau du christianisme, je veux dire : Saint-Nizier et Saint-


ment par quelle distraction dans un ouvrage de valeur, l'Histoire ecclé-
siastique de Krauss, traduite par les PP. Godet et Verschaffel de l'Oratoire :
(( On immola, en Gaule, saint Pothin, l'évêque nonagénaire de Lyon-
Vienne, avec ses diacres Sanctus et Attale, l'esclave Blandine avec son
fils Ponticus, âgé de quinze ans. » Pour être de provenance protestante
et sorti de l'imagination de Mélanchton et de Cave, le renseignement
n'était pas meilleur à recueillir.
   Chorier, de son côté, avait fait d'Attale le mari de la maîtresse de
Blandine et leur avait donné Ponticus pour fils.