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330 ARCHÉOLOGIE ET ARCHITECTURE Nous ne croyons pas nous contredire en admirant le style ogival, aussi bien que celui de la Renaissance, tous deux faisant partie de notre riche patrimoine architectural, et en détournant cependant de l'idée, dans notre civilisation actuelle, d'une reproduction fidèle de ces styles, sauf dans les cas de restauration dont nous avons parlé. Aucun style n'a été révélé ou créé tout d'une pièce. D'un siècle à l'autre, d'un demi-siècle à l'autre, ils se sont modifiés avec leur temps et ces modifications sont si notables que des noms distincts sont devenus nécessaires pour les désigner. Ainsi pour l'époque ogivale on a inventé les appellations conventionnelles de primaire, secondaire, tertiaire, ou encore de lancéolé, flamboyant, etc.; et pour l'époque de la Renaissance, employé les désignations plus simples de style de Henri II, François I er , Henri IV, etc. Et nous n'aurions^ nous, que le choix de l'une de ces époques, sans y rien ajouter, et sans en rien retrancher, quelque contresens qui doive en résulter ! Ne serait-ce pas précisément méconnaître le principe rationnel de l'architecture que l'on prétendait ressusciter que de la copier à trois cents, quatre cents et même six cents ans d'intervalle ! C'était là précisément le danger que l'on pouvait appréhender d'une prépondérance excessive de l'archéologie se faisant indépendante et quelquefois rivale de l'architecture. Ne faisons pas de l'enthousiasme de convention et sachons nous attacher plus au principe qu'à la forme, puisque, aussi bien, cette dernière ne doit être que la con- séquence du premier. M. Royer Marx disait justement, en 1891 : « Si le style est l'expression parlante des civilisations,