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ARCHÉOLOGIE ET ARCHITECTURE 327 ou tentant de faire revivre, non plus idéalement mais •matériellement les architectures antérieures. Et ce mouvement commencé vers 1830, presque exclu- sivement en faveur du Moyen Age, s'est ensuite plus libéra- lement étendu aux diverses phases de la Renaissance, pro- longées jusqu'aux époques de Louis XIII, Louis XIV, Louis XV et même Louis XVI dans une sorte d'éclectisme artistique. • Au moment où nous sommes arrivés aux dernières années du dix-neuvième siècle, les architectes-archéologues ne sont plus renfermés dans le culte exclusif du gothique. La période batailleuse est finie; le cadre s'est sensiblement agrandi et en devenant moins exclusif, on cherche maintenant moins des modèles à copier que des inspirations fécondes. L'archéologie devient alors un auxiliaire non seulement attachant, mais surtout utile pour l'architecttire. Elle n'est plus abandonnée à l'a peu près, ou à l'inexpérience des amateurs. Et ne se limitant plus .à une école spéciale, ce qui lui donnait une apparence de coterie et constituait un obstacle au progrès, elle prend une ampleur, en même temps qu'une précision qui lui faisaient défaut dans le début et est en harmonie avec la tendance très caractérisée de notre époque vers les études critiques et historiques. L'esprit critique portant à s'affranchir de systèmes absolus ; l'esprit histo- rique devenant l'art de restaurer les monuments en s'iden- tifiant avec leurs siècles (Vitet, 1830). Comment l'architecte pourrait-il se désintéresser d'une science qui fait revivre à ses yeux l'art de la civilisation d'époques antérieures et lui fait goûter le charme et même quelquefois jusqu'aux singularités des oeuvres de nos ancêtres ?