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                  CHRONIQUE DE SEPTEMBRE                    3OI

Schwob, où Sarah Bernhardt s'essaya récemment. Mounet-
Sully s'y montre splendide.
    Le 30, l'excellent artiste nous donne Othello où il soulève
dans la salle des applaudissements frénétiques.
   J'arrêterais là cette chronique à bâtons rompus, si je ne
brûlais d'envie de vous offrir ce spécimen incohérent de la
littérature fin de siècle. Une Revue parisienne que l'affaire
Dreyfus a enthousiasmée et que le verdict de Rennes a
plongée dans le deuil, apprécie ainsi cette solution :
    « Sensation vive et douloureuse d'inadéquation au milieu
ambiant, inquiétude qui précède l'établissement proche et
violent d'un équilibre. Cet équilibre, dans quel sens va-t-il se
produire ? Est-ce les militaires qui vont imposer à l'ambiance
l'intégrité de leur structure mentale ? Remarquons tout de
suite qu'en ce cas, leur victoire, pour représenter nécessai-
rement la ruine de l'esprit d'examen sous l'action du pur
esprit théocratique, ne pouvait revêtir qu'une seule forme,
celle du coup de force. Or, ce n'est point dans ce sens que
s'est produit l'équilibre, en vertu de ce principe universel
qui veut que jamais ce ne soit l'élément interne qui force
l'externe à s'adapter à lui. »
   Après la lecture de ce « charabia » funambulesque, nous
n'avons plus qu'à tirer l'échelle.
                                            Pierre VIRÉS.