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                             BIBLIOGRAPHIE                            277


VIE DE ZACHARIE PARET, CURÉ DE SAINT-DENIS, par
  M. l'abbé BAURON, missionnaire apostolique, curé de Saint-Euchejr.
  (Un vol. in-12, 352 pp. Lyon, Delhomme-Briguet,-1899.)

    A notre époque, l'oraison funèbre ecclésiastique disparaît devant la
 biographie : nos contemporains, en effet, semblent montrer autant de goût
 pour l'histoire qu'entretenir une défiance croissante contre l'éloquence.
 Les paroles s'envolent, les écrits restent ; le panégyrique n'y perd rien,
 nos bibliothèques et l'édification y gagnent quelque chose. Mgr Besson,
 le regretté évêque de Nîmes, a donné, je crois, les modèles du genre
 dans les deux Vies des cardinaux Mathieu et de Bonnechose ; à Lyon
 nous possédons un volume sur le cardinal Caverot, qui a satisfait tout
 le monde, et un second, consacré par le savant prédécesseur de Son
 Eminence Mgr Coullié à la mémoire de Mgr Darboy, l'otage et le
 martyr de la Commune.
    La galerie épiscopale du xixe siècle sera très complète. M. Bauron a
pensé que le portrait d'un excellent et modeste curé ne serait pas
déplacé auprès de ces grandes toiles de maîtres renommés ; une figure
aussi sympathique, aussi pieuse, que celle du vénéré M. Paret, curé de
Saint-Denis de la Croix-Rousse, était digne d'être admise en cette noble
compagnie et il a même tenu à l'auteur de ne pas l'accrocher trop loin
de la cimaise. Le public lui a donné raison et le succès qu'il lui a fait,
a couronné son dessein et sa peine.
   Il est vrai que M. le curé de Saint-Eucher, inspiré par une admira-
tion toute filiale, conçue dès les classes élémentaires de Saint-Jodard,
pour le supérieur qui présidait à son éducation cléricale, a mis dans son
œuvre autant de cœur que de talent ; il est parvenu par une fidélité et
une sincérité émues, exemptes de toute inopportune hyperbole, à
gagner nos sympathies et â emporter tous nos applaudissements.
   « L'histoire, a dit un ancien, plaît toujours, quelle que soit la façon
dont on la compose. » Cette parole ne me paraît absolument incontes-
table que dans les grands sujets, pour des événements, où la destinée
d'un peuple est en jeu, pour les merveilleuses entreprises du génie, de
la conquête, de la sainteté. Lorsque le récit côtoie le cours paisible
d'une carrière peu féconde en actions d'éclat, lorqu'il doit s'arrêter à
des vertus intérieures, dont lé mérite a consisté à se dérober aux