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230                JOANNON DE SAINT-LAURENT

Olive à Rome remplit parfaitement ces conditions. Quant
à l'odeur de myrrhe dont parlent les anciens, ce n'est ni
une imagination ni une fable, comme on pourrait le croire.
Suivant le même savant, aujourd'hui que l'on connaît
mieux le rôle des matières colorantes et odorantes conte-
nues dans les pierres, on a reconnu que plusieurs d'entre
elles n'étaient pas absolument dépourvues de senteurs.
Chez quelques-unes les effluves parfumées se manifestent
par la friction, le chauffement, la simple insufflation. Les
qualités de ces émanations sont, bien entendu, variées. Ainsi
il en est qui ont une odeur de myrrhe. Suivant Lédelius,
l'iolithe provenant des environs des bains d'Hirseberg a
l'odeur de la violette et embaume les boîtes où on en
renferme des échantillons.
    Il en est qui, au contraire, ont une odeur fétide, comme
la baryte sulfatée du filon de Brandes, en Oisans (1).
D'autre part les singulières propriétés du caméléon organico-
minéral, dont Fournet a fait la découverte dans les argiles
de Vichy, et d'Oum-Teboul en Algérie (2) expliquent
très bien, certaines colorations qui sont modifiées de
diverses manières et sous de faibles influences. Mais si l'on
ajoute à ces données le fait de l'évaporation plus ou moins
facile de ces corps à la fois tinctoriaux et odorants, qui ne
sont point combinés avec les pierres, mais disséminés dans


   (1) Sur la géologie de la partie des Alpes comprise entre le Valais et
l'Oisans, Annales Soc. agric. de Lyon, t. IV, p. 105 et 483, 1841 et
 1842. Echo du monde savant, t. IX, p. 226. E. Chantre, Notice histo-
rique sur la vie et les travaux de J. T. Fournet, 1870, p. 41.
   (2) Note sur le caméléon organico-minéral contenu dans les argiles
schisteux, de Keef-oum-Teboul, province de Constautine. Annales des sciences
industrielles de. Lyon, 1865, t. III, p. 186.