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l82               JOANNON DE SAINT-LAURENT

 tudes dans la comparaison qu'on voudrait faire de nos pierres
 précieuses avec celles dont Pline et les anciens rapportent
 les noms. Sur ce point, grâce à ses connaissances en miné-
 ralogie, Joannon de Saint-Laurent relève encore quelques
 erreurs du compilateur parisien et fixe avec précision' le sens
 d'un bon nombre dé textes du naturaliste romain, nous
 ne saurions lé suivre sur ce terrain par trop spécial.
... Relativement à la taille des pierres précieuses, Mariette a
  encore mal'interprété le passage de Pline qui s'y rapporte.
  C'est absolument sans preuves qu'il nous dit que les anciens
  ont dû se servir comme nous du touret et des outils d'acier
  et de cuivre qu'on nomme scies et bouterolles, montés sur
  le tour où ils deviennent autant de tarières qui produisent
  beaucoup d'ouvrage en peu de temps. Les mots terebrœ et
  terebrarum fervor ne peuvent s'appliquer qu'à,la mécanique
  de l'archet qui permet, à l'aide de la pointe de diamant, que
  les anciens connaissaient aussi, de percer les pierres pré-
  cieuses et de-les travailler. Par contre, il est démontré qu'ils
  se servaient du touret pour scier les pierres et de certaines
  poudres pour user les parties qu'ils voulaient segmenter.
  Mais leur outil le plus efficace, nommé en latin cos, était une
  sorte de meule de grandeur proportionnée aux usages pour
  lesquels on s'en servait et qui était surtout employée pour
  sculpter et graver les pierres fines ( i ) .
  Tout cet attirail d'instruments spéciaux leur permettait
non seulement de graver de simples camées, mais d'exécuter
des ouvrages ayant les formes les plus variées parmi les-


  (i) Le baron de Stosch, qui, malgré ce que j'en ai dit, fait autorité
sur la question, possédait des monuments des premiers temps de l'Egypte
où le travail de la roue est parfaitement reconnaissable. Jaonnon de
Saint-Laurent: Description du grand camée, etc., page