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I76               JOANNON DE SAINT-LAURENT

    La bordure du camée consiste en une sorte de zodiaque,
gravé sur or, à huit stations figurant la culture des terres, la
récolte des fruits, l'entretien des troupeaux, la navigation,
le commerce intérieur, le commerce extérieur, le faste des
villes et le palais des souverains. Le soleil, presque de
« fabrication cartésienne », le mot est de l'auteur, se lève,
puis se couche aux deux extrémités du tableau (1).
    Sur ce thème, en somme assez simple, Saint-Laurent
accumule réflexions et commentaires de toutes sortes ayant
trait aux diverses branches des lettres et des sciences, donnant
la preuve de la variété de ses connaissancees et de sa passion
pour l'étude. Il faut lire une à une les nombreuses notes dans
lesquelles il donne son opinion personnelle sur tant de ques-
tions intéressantes et les citations curieuses qu'il emprunte aux
savants de son temps. Sans doute son style est parfois empha-
tique, ses périodes et ses amplifications un peu longues.
Quelques tournures de phrases semblent parfois éloignées
de l'esprit de notre langue. Mais il faut attribuer ces défauts
autant à l'usage qu'à l'esprit même de la langue italienne
qu'il pratiquait depuis bientôt dix ans. « Je ne suis, après
tout, dit-il, qu'un provincial [un Lyonnais], sorti de France
et avec cela un peu de patavinité s'acquiert à mesure qu'on
 s'éloigne du commerce de sa nation. » Nous n'en citerons
pas moins, comme fort curieuses à lire, les pages consacrées
à la peinture, à la sculpture, à l'anatomie, etc., etc., à la
composition des minéraux et à bien d'autres sujets encore !
Le volume se termine par la description d'un second
camée en onyx ou nicolo de trois couleurs, exécuté en 1757,
lequel représente le portrait du roi Louis XV entouré des


  (I) En récompense d'un tel travail Siriès fut nommé directeur de la
galerie de sculpture du Musée de Florence.