Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                      AUGUSTE BRIZEUX                        12)

     Oui, nous sommes encor les hommes d'Armorique,
     La race courageuse et pourtant pacifique,
     Comme aux jours primitifs la race, aux longs cheveux,
     Que rien ne peut dompter, quand elle a dit : fe veux !
     Nous avons un cœur franc pour détester les traîtres;
     Nous adorons Jésus, le Dieu de nos ancêtres.
     Les chansons d'autrefois, toujours nous les chantons.
     Oh! nous ne sommes pas les derniers des Bretons;
     Le vieux sang de tes fils coule encor dans nos veines,
     0 terre de granit, recouverte de chênes!

   Les Bretons en dix chants, parus quinze ans après Marie,
sont l'œuvre d'un art plus exercé, plus maître de lui, qui
a pris plus de force, de sonorité, de relief et d'éclat, quoi-
qu'il ait perdu la grâce printanière de sa fleur naissante.
  Loïc Daulaz, le petit pâtre de Scaër, qui chante en con-
duisant sa vache dans les landes, ne montera pas à l'autel,
comme le voulait son curé, parce qu'il aime Anna Hoël,
dont la sœur Hélène est aussi aimée de Liiez. Après un
Pardon, où Loïc et Liiez ont défendu Mor-vran de Carnac
contre « les buveurs de cidre », et une quête avec le vicaire,
auquel Loïc a révélé a ses angoisses arriéres », le jeune
homme va chez Mor-vran, puis aux îlots dorés du Mor-
bihan : Houad, Hoédic, Gavr'inis. Mais l'oubli ne descend
pas dans son cœur; alors Anna le rappelle.
    Si tendre était sa voix et son regard si tendre
    Qu'Anna, les yeux baissés, s'oubliait à l'entendre.
    Il comprit, l'heureux clerc! — et lui prenant la main,
    Il y passa la bague en ajoutant : « Demain,
    Demain, après la lutte, on dansera; les fêtes
    Seront pleines de joie, Anna, si vous en êtes. »
  Elle en est ; elle se mêle avec Loïc à cette ronde trop