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LA CHASSE A L'ABONNK II5
Comme le journal tire à 50.000 exemplaires, le terme
« confidentiels » paraît empreint d'une légère ironie.
— « J'ai dix-neuf ans, écrit miss Werneth, et mes
parents persistent à me dire trop jeune pour me marier.
Moi, je ne me crois pas trop jeune. Mon fiancé ayant vingt-
huit ans, nous serons bien assez vieux à nous deux pour
gouverner une maison. Prière de me faire savoir quel âge
vous considérez le meilleur pour marier une jeune fille? »
Lady Marian répond que la mariée doit avoir au moins
vingt et un ans et que vingt-cinq vaudraient mieux. « Une
jeune fille de dix-neuf ans est, en général, peu en état de se
former une opinion raisonnée et de choisir sagement le
partenaire de toute sa vie. »
Les jeunes filles de dix-huit ans pourront crier raca
sur la vieille sorcière! elles n'empêcheront pas que ses con-
sultations ne soient un des éléments de succès du journal,
qui s'adresse surtout aux misses de la classe populaire.
Après The Daugther et The Woman, voici The Empire-
Journal à un penny.
Jules Célès a dit dans une de ses chansons :
On n'a pas l'existence oiseuse,
Ni les faveurs d'une danseuse,
Pour un sou ;
Mais, comme dit Clara-la-Brune,
On ne peut pas avoir la lune
Four un sou ;
Il faut, quand même, vite prendre
Le peu que l'on veut bien nous vendre
Pour un sou,
Car le métal perd sa puissance.
Bientôt on n'aura rien en France
Pouf un sou !