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114                LA CHASSE A L'ABONNÉ

~ à son tour, — en loterie, une étable comprenant un
poulain, deux génisses, deux verrats, deux truies.
   Il n'est pas de bonheur parfait, et j'imagine que, pour
plus d'un lecteur, le plaisir de gagner a dû être, — en cette
circonstance, — singulièrement mitigé par la difficulté de
loger son gain, surtout si l'heureux gagnant logeait au cin-
quième étage.
   Le Bulletin de la Presse vient de consacrer toute une
série d'articles aux journaux anglais : là encore, — au point
de vue de la chasse à l'abonné, —; nous sommes dans un
état d'infériorité visible.
   The Daugther, — lisez : la Fille, — le mot paraît un peu
sec en notre langue, mais pour les Anglais il a la grâce
pudique qu'a pour nous l'expression de « jeune fille », The
Daugther réserve un petit coin fantaisiste où un astrologue
à bonnet pointu dit la bonne aventure à ses lecteurs.
   MUc Félicie a écrit au journal pour avoir son horoscope,
voici en quels termes le journal le lui transmet : — «Vous
serez très chanceuse ; le Soleil et Vénus, et aussi la Lune
et Jupiter étaient en conjonction à votre naissance, ce qui
promet de grands biens dans la vie. Vous aurez des succès
dans une profession artistique. Mariage encore loin, mais
brillant : probablement vers quarante ans. La dernière
moitié de votre vie bien plus brillante que la première.
Attendez maladie à trente-trois ans. »
   C'est là un jeu innocent, équivalent à la bonne aventure
graphologique qui s'étale dans certains de nos journaux de
dames : au point de vue de l'abonnement croyez bien qu'il
n'est pas sans importance.
   The Woman (la Femme) s'est attachée une lady Marian,
qui donne aux pauvres petites Anglaises affligées des « avis
confidentiels ».