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68                            BIBLIOGRAPHIE

second, intitulé : La liberté du travail et la liberté d'association, ira de la
création des syndicats professionnels à nos jours.
   C'est donc une monographie complète de l'ouvrier en soie de Lyon
que nous promet M. Justin Godart, la seule qui aura été écrite jusqu'à
présent sur un plan d'ensemble aussi étendu.
   « L'accueil que feront les lecteurs au volume que nous leur présen-
« tons aujourd'hui nous dira si nous sommes trop ambitieux et si neus
«devons compléter l'œuvre entreprise, » dit l'auteur en terminant la
préface qu'il a placée en tête de son livre. Cet accueil, nous en sommes
certain, sera digne du mérite de l'ouvrage et bien propre à encourager
l'auteur à en poursuivre l'achèvement. Et c'est avec d'autant plus
d'impatience que lès lecteurs attendront ces études futures qu'ils
auront pu apprécier, par le premier volume, la haute valeur d'un tra-
vail qui restera l'une des meilleurs contributions apportées depuis
longtemps à l'histoire de notre ville.
                                                        A.   GRAND


          A MI-COTE, par J . ESQUIROL, Paris, Stock, 1898.
   Des convictions religieuses profondes, moins basées peut-être sur des
motifs de raison que de sentiment, une nature facilement impression-
nable, des tendances à la rêverie, une mollesse native et invincible, la
haine de l'effort, telles sont les qualités de quelques jeunes Lyonnais.
L'un d'entre eux, entraîné par la logique de la Foi, Georges Desmarcs,
le héros, peu héroïque, aspire aux sommets de la perfection, aux alpes
mystiques où les puretés éternelles promettent fraîcheur et repos, tandis
que dans les vallées profondes, où le torrent du siècle roule la banalité
de ses fanges, l'air manque à son âme anémiée.
   Un soir, excité par le chant des rossignols, le tremblotement d'une
étoile et l'odeur des'fleurs de tilleul parfumant l'air tiède, ce jeune
homme de vingt-deux ans sent son coeur se gonfler et des larmes
«d'indécises émotions » coulent abondantes; puis « soudain des
pensées qui le hantaient inconsciemment depuis des années se coricré-
tèrent, se précisèrent, lui fondirent le cœur en un élan très doux vers
le Dieu de cette nature pacifiante. C'en était fait. La résolution de
Georges était prise, il serait moine. »
   De sages personnes discutent cette vocation sentimentale et de bons
conseils lui font ajourner ses débuts dans la vie monastique, il peut, du
reste, essayer d'un noviciat moins dur, en entrant dans un grand sémi-