page suivante »
40 AUGUSTE BR1ZEUX ou donnaient la liberté aux grandes libellules bleues : Sur la main de Marie une vient se poser, Si bizarre d'aspect qu'afin de l'écraser • J'accourus; mais déjà la jeune paysanne, Par F aile ayant saisi la mouche diaphane, En voyant la pauvrette en ses doigts remuer ; « Mon Dieu ! comme elle tremble ! oh ! pourquoi la tuer ? Dit-elle. — El dans les airs sa bouche ronde et pure Souffla légèrement la frêle créature, Oui, déployant soudain ses deux ailes de feu, Partit et s'éleva joyeuse et louant Dieu (i), A treize ans, en octobre 1816, Brizeux quitta le « grand nid d'Arzano », qu'il ne devait • jamais oublier et où la Muse l'avait, pour ainsi dire, touché de son aile et sacré poète, comme Lamartine sur le lac du Bourget. Le jeune clerc entra au collège de Vannes, pour y passer trois ans, y conquérir de nombreux lauriers scolaires et y prendre l'amour de la paix, au milieu d'écoliers turbulents, encore enivrés des derniers bruits de bataille contre les Bleus et contre l'Europe coalisée à Waterloo. En 1819, à l'âge de seize ans, il alla achever ses études au collège d'Arras, sous la direction de M. Sallentin, son grand-oncle maternel. Le cœur haletant, sous un ciel de fumée, Il vint, enfant breton, de la lande embaumée. Il eut encore de belles couronnes et fut reçu bachelier ès-lettres à Douai, le 29 novembre 1821. Plus tard, il voulut (1) Marie.