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436             RÊVERIES D'UN SONGE-CREUX

pour les hommes des races neuves. L'homme, c'est l'élan
vers l'avenir, la femme, c'est le passé, c'est la gardienne
sacrée des sentiments primitifs et éternels de religion, d'es-
poir, d'amour de la vie, qui sont les plus anciens dans
l'humanité et les plus nécessaires à la continuation de
l'Å“uvre humaine.
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   La loi de malheur qui régit le monde, pèse sur la femme
plus invinciblement et plus lourdement encore que sur
nous, et la pitié n'est pas le moins fort des liens qui nous
attachent à elle.
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   Qu'y a-t-il d'absolu dans la beauté de la femme ? Rien.
   Comparée à la beauté idéale, à la beauté de nos rêves,
quelle est la femme qui restera belle, et qu'elle est, d'un
autre côté, la femme assez laide pour n'avoir pas inspiré au
moins une fois le désir ?
   L'amour inspire les grandes choses et aide à supporter
les conditions médiocres.
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                              * «
   Si vous aimez au-dessus de vous, vous en pouvez
guérir, si vous aimez au-dessous, cela est difficile, car, dans
un cœur bien fait, l'amour né de la pitié est plus déchirant
et plus indéracinable que l'amour né de l'admiration.
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   Contrairement à l'opinion reçue, je crois qu'il est plus
facile de se dégoûter de l'amour que de n'y pas goûter, car
pour certaines natures, la réalité n'a jamais le charme du
rêve, et il est plus difficile de renoncer à un attrait inconnu
qu'à un plaisir connu, et partant un peu défloré.