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390                        DE L'ACQUISITION

situation de notre ville, devenue, à cette époque, l'entrepôt
commercial d'une grande partie de l'Europe, la création à
Lyon de quatre foires annuelles, dotées, par nos rois, de
tous les privilèges qui avaient assuré si longtemps la pros-
périté des foires de Champagne, l'établissement de la
fabrique lyonnaise de soierie, sous le patronage de Louis XI,
et enfin l'arrivée d'un grand nombre de familles, chassées
de Florence par les dissensions politiques et qui, en venant
créer dans notre ville des maisons de banque et des fabriques
d'étoffes d'or et de soie, donnèrent au commerce lyonnais
et à notre industrie de luxe un essor inconnu jusqu'alors.
Aussi, cette époque fut-elle, plus que toute autre, le temps
des fortunes rapides et prodigieuses.
    Toutes ces causes de prospérité eussent suffi déjà, pour
accroître, dans une large mesure, le nombre des acqui-
sitions des terres nobles par des bourgeois enrichis par le
commerce et désireux d'ajouter aux satisfactions du luxe
celles que donnait, à cette époque, la possession d'un
domaine féodal.
   Mais, à Lyon, ce mouvement fut encore favorisé par deux
causes particulières à notre ville et à nos provinces.
   Ce fut, d'une part, l'affranchissement du droit de franc-
fief accordé aux bourgeois de Lyon, possédant, en immeu-
bles, une valeur de 500 livres tournois, par un édit de
Charles VIII, du mois de décembre 1495, qui accorda, en
outre, à nos conseillers de ville, le privilège d'être anoblis
par l'exercice des fonctions municipales (2). Ce fut, d'autre
part, la confiscation des nombreuses seigneuries possédées



   (2) Recueil des privilèges des prévôt des marchands, èchevins et hàbitans
de Lyon, p. 1 et 7.