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368 NÉCROLOGIE d'une génération éteinte depuis vingt ans. Par lui, on pou- vait remonter encore jusqu'aux premières années de ce siècle qui s'achève. Lui mort, c'est presque l'oubli qui recouvre toute une période qui nous semblait moins loin de nous, tant que nous l'avons vu, à peine courbé par l'âge, garder la mémoire fidèle des hommes et des choses qui ne sont plus. Sans doute d'autres ont pu atteindre, comme lui, l'ex- trême limite de la vieillesse. Ce qui est plus rare, c'est de l'avoir atteinte en gardant, exempt d'infirmités, la lucidité d'un esprit toujours pénétrant et attentif; c'est d'avoir poursuivi, sans défaillance, avec toute l'énergie de la jeu- nesse, des travaux qui eussent rebuté un zèle moins ardent et une activité moins infatigable. C'est ainsi qu'il lui a été donné de mourir, sans être déjà un oublié. Car pendant que nous le vénérions comme un ancêtre, le monde savant admirait ce doyen des érudits, qui nous a donné, jusqu'à son dernier jour, l'exemple du tra- vail. Ce vieillard aimable, ce savant modeste, ne comptait, d'ailleurs, que des amis. Aussi tous les assistants applau- dissaient, du fond du cœur, lorsque, dans un discours aussi remarquable par l'élévation de la pensée que par la délica- tesse des sentiments, le président de l'Académie, M. Morin- Pons rendait, sur sa tombe, un juste hommage aux vertus du magistrat, aussi bien qu'à l'œuvre et à la vie laborieuse de Térudit. BIBLIOGRAPHIE i° Coup-d'œil sur Saint-Etienne. — Saint-Etienne, imprim. Gau- telet, 1828, in-8°. 2° Aperçu sur l'état de la civilisation en France. 1828. 3° De l'importance de l'arrondissement de Saint-Ëlienne, considéré sous le