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324 CHAZAY-D'AZEKGUËS EN LYONNAIS
qui, comme tant d'autres, préparaient les grands boulever-
sements de la fin du xvme siècle.
Dans le cours de 1642, l'abbé Camille de Neuville,
baron de Chazay, est appelé par son oncle, Nicolas IV de
Neuville, maréchal de France et gouverneur de Lyon, à la
haute charge de son lieutenant dans le Lyonnais ; ses capa-
cités et sa haute prudence montrèrent bien vite que le choix
était heureux (20).
Les Villeroy avaient alors les faveurs royales, Louis XIV
les aimait d'une façon toute particulière.
Cependant la noblesse féodale et chevaleresque dispa-
raissait de plus en plus pour faire place à ces grands cour-
tisans que le roi avait su changer en premiers domestiques
de sa personne. Les châteaux forts, qui avaient reçu une
si rude atteinte par l'ordonnance de Richelieu, continuent
à être démantelés et n'offriront bientôt que des
ruines (21).
Chazay perd son aspect féodal et son titre de place de
guerre, pour ne devenir que le pittoresque village qu'il est
aujourd'hui.
Les murailles et bastions qui s'écroulent, sont remplacés
par de gracieuses terrasses, les maisons débordent les
remparts qu'elles dissimulent, et les fossés, dont on ne
trouve maintenant presque plus de vestiges, deviennent de
fertiles jardins. Le vieux château fort n'offre plus que des
masures où viennent se loger quelques pauvres familles,
état de chose qui se perpétua jusqu'au moment où se cons-
truisit sur les restes de ces vieilles murailles le pittoresque
pensionnat des Soeurs Saint-Charles, qui existe depuis 1826.
(20) A. Péricaud. Revue du Lyonnais, 48e année, t. III, p, 87.
(21) A. Bernard. Hist. du Forez, t. II, p. 277.