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                           DE SAVIGXY                      287
   Le registre de la municipalité de Savigny devint en 1792
« le registre de la Société des amis de la Constitution éta-
blie à Savigny ». En même temps que le conseil de la
commune devenait un club, le style de ses procès-verbaux
se transformait en ce jargon prétentieux, composé de
phrases ronflantes et de fautes d'orthographe, si fort à la
mode de ce temps-là.
   Un jour qu'il s'agissait à Savigny d'élire un citoyen à
quelque fonction publique, la commune étant assemblée
au son de la cloche, le président de la réunion lui annonça
pompeusement que par ordre du Comité du salut public,
elle a doit faire passer par le creuset de l'épuration s'il con-
vient que le procureur de la commune soit appelé aux
fonctions d'agent national », et il est si satisfait de sa
formule, qu'il la répète à plusieurs reprises.
   Les communes sont débaptisées. Sain-Bel (12), Sainte-
Foy-1'Argentière, Saint-Genis, deviennent Bel-les-Mines,
Foy-l'Argentière, Genis-le-Patriote.
   Le clocher de l'église est démoli comme un monument
onteux de la féodalité.
   Le 16 mai 1792, deux femmes sont arrêtées sur le terri-
toire de Savigny, colportant une brochure de propagande
religieuse, sous prétexte que cet écrit a paru c dans les
                                                     e
circonstances actuelles, incendiaire et contraire à l'esprit
public. »
   Plusieurs fois il est question, dans les délibérations du
conseil de la commune, du contingent de dix-sept hommes
que celle-ci devait fournir aux armées de la République.
Mais le souffle patriotique ne paraît pas avoir passé sur la
 commune de Savigny. Elle ne peut pas fournir un jeune

  (12) Sain de sanus et non sanclus.