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284 LE REGISTRE DE LA MUNICIPALITÉ « bon citoyen et que son respect aux lois, aux personnes « et aux propriétés est connu. Certifions que pendant le « siège de Lyon, Jean-Pierre-Marie R*** était en voyage, « et que sur la fin dudit siège, il a été domicilié dans cette « paroisse ; qu'il n'est pas compris dans le décret et l'arrêté « contre les citoyens de Ville Affranchie, n'ayant pris « aucune part à la rébellion lyonnaise. » Sur le vu d'aussi bons certificats, les représentants du peuple Dupuy et Reverchon donnèrent mainlevée du séquestre pour les marchandises arrêtées à Valence (10). L'histoire de la Révolution à Savigny ne serait pas com- plète, sans le chapitre obligé des persécutions contre les prêtres, les bourgeois paisibles et les nobles. Il est plusieurs fois question, dans le registre de la muni- cipalité du curé de Savigny, Joseph Reynaud. Le 10 février 1793, Philibert J***, officier public chargé de la tenue des registres de l'état civil expose « qu'il a été informé par la « voye publique que le citoyen curé faisait courir le bruit « que tous les actes que recevait ledit J*** étaient nuls, et « que les personnes mariées par lui n'étaient pas mariées « légalement et catholiquement ; qu'il s'est transporté dans « le domicile dudit curé, accompagné du maire et d'un « citoyen de la commune ; qu'il l'a sommé de lui dire si « les faits étaient constants et que le curé a répondu « d'une manière vague oui et non en persistant dans ses « principes. » Ces citoyens ayant voulu pousser plus loin leur enquête, la servante du curé survint, prit la défense de son maître, s'emporta contre eux, les frappa avec une fourchette qu'elle avait saisie sur une table ; « ce qui nous « a forcés à nous retirer, dit le procès-verbal, sans pouvoir (10) Délib. du 25 prairial, an I, J