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282           LK KLGIST1Œ DE LA MUNICIPALITÉ

donner la somme de 15 livres. Il pousse même l'impudence
jusqu'à dire à l'agent national qui est présent, qu'il devrait
lui prêter sa voiture et son cheval pour conduire ces maté-
riaux jusque chez lui (8).
   G*** devait mal finir. Son ardeur au pillage lui porta
malheur. Dans la nuit du 25 au 26 septembre 1793, en
transportant de grosses pierres qu'il avait volées, il tomba
et se cassa un bras. Un voisin réveillé par le bruit et
les plaintes du blessé, accourut et l'entendit s'écrier :
« J'avais toujours pensé que ces maudits biens de la nation
me coûteraient la vie. » Le procès-verbal raconte que pour
son dernier exploit il avait volé 23 cadettes et 36 pierres.
   Un singulier personnage parmi les démolisseurs de s
 bâtiments de l'abbaye, c'est le citoyen Jean-Marie R***,
notaire à Savigny (9). Le citoyen notaire faisait construire
un pavillon sur un terrain acheté à la nation, et qui était
une dépendance de l'ancien office du chamarierde l'abbaye.
Il trouvait commode d'employer pour sa construction des
matériaux qui ne lui coûtaient rien. Le 23 septembre 1793,
il est dénoncé à la municipalité pour avoir fait transporter
chez lui sur sa voiture et sous la garde de Joseph G***, qui
ne travaillait pas que pour lui-même, une cheminée
enlevée de la maison du ci-devant office du doyenné de
Lanay.
   Le 12 mars 1793, il y a dans les bâtiments de l'abbaye
toute une armée de travailleurs qui se livrent en plein jour
à leurs exploits habituels. Le procureur de la commune les
ayant interrogés, deux d'entre eux, Jean F*** et B***,



  (H) Délib. du 26 septembre 1793s
  (9) Délib. du i3 septembre 1793.