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   278           LE REGISTRE DE LA MUNICIPALITÉ

   constitué gardien, vingt-quatre portes ou fenêtres, trois
   cheminées, cinq gros livres de chants, un dais qui cou-
   vrait le grand autel, douze pans de tapisserie en laine.
   On dresse le même jour un nouveau procès-verbal de
   l'état des lieux. Le tabernacle a sa porte enlevée ; ce qui
   reste des stalles du chœur est en très mauvais état. Dans la
   nef, il est trouvé un banc, une chaire autrefois de mensonge
   dont la balustrade du degré est brisée, un bénitier en
   pierre blanche; dans la chapelle à droite, un confessionnal
   et un cabinet en bois; toutes les fenêtres sont sans ferme-
   tures et sans vitrages.
     La délibération du 11 brumaire, an IV, enregistre que
  des citoyens ont cassé les deux cloches qui restaient dans la
  ci-devant église avec des masses, des marteaux et autres
  outils, que les manettes ont été cassées et emportées, et
  que sur les bords plusieurs morceaux sont rompus.
     L'exemple est contagieux, et la municipalité finit par se
  mettre de la partie. Les deux confessionnaux étant devenus
  inutiles, il lui paraît convenable de les faire retirer de
  l'église, d'autant plus que les places qu'ils occupent gênent
  les citoyens dans les assemblées générales de la com-
  mune (1). Ils sont vendus aux enchères, sous la condition
  que ceux qui s'en rendront acquéreurs devront les dépecer
  et pourront employer le bois comme ils jugeront à propos.
  Jean D***, maçon et charpentier, reste adjudicataire au
  prix de 30 livres, « qui nous sont comptées, dit la munici-
* « palité, et que nous avons gardées entre nos mains. »
     Les autels ont le même sort. Le bois en est adjugé pour
  36 livres 6 sols,, au citoyen Philibert P*** (2).


    (1) Délib. du 28 pluv., an II.
    (2) Délib. du 2] mess., an il.