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DR LA FIN DE LA GUERRT- DE CENT ANS 24) commença à se mettre dans les rangs par le fait des chevaux qui se cabraient quand ils étaient touchés. A l'instant Rodrigue paraît, avec ses hommes d'armes, la lance en arrêt. Les voilà poussant cette cavalerie qui se trouvait massée dans un chemin montant v La position n'était plus tenable. Les Orangistcs rétrogradèrent pêle-mêle pour aller chercher d'autres issues, et c'est à la débandade qu'ils arri- vèrent sur le champ de bataille, occupé déjà par l'ennemi. Les Français, vu leur petit nombre, taisaient si peu d'effet dans la vaste plaine que le prince, ne pouvant croire que l'attaque viendrait d'eux, ne mit aucune diligence à réparer le désordre des siens. Il laissa ce soin à ses chefs de corps et s'arrêta à conférer la chevalerie à de jeunes seigneurs qui la demandaient. Du côté des Français, on ne perdait pas le temps en parades. Dès que les Bourguignons parurent, Humbert de Grôlée, qui était aussi pieux que brave, ôta son casque, fléchit le genoux et, levant au Ciel ses mains jointes : « Sire Dieu », s'écria-t-il, « par ta sainte justice, bonté et miséricorde, plaise à toi faire droit en cette présente journée ! (12). » Cette courte prière faite devant le front de ses troupes, il les lança, au son des trompettes et des tambours, avec une telle impétuosité, sur les lignes encore mal reformées des Orangistes, qu'il y eut d'abord très dure et merveilleuse rencontre : conairsus et alrox conjlictus faclus est. Quelques jeunes gentilshommes bourguignons, qui avaient juré de mourir plutôt que de reculer d'une semelle, tinrent héroï- quement leur serment. Mais la résistance de ces braves ne (12) Jbid.