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DE LA FIN DE LA GUERRE DE CENT AXS 241 Lyonnais, on avait eu fort à souffrir de son passage, et les paysans ne prononçaient qu'avec effroi le nom de Rodriguez et de ses terribles routiers qu'ils appelaient, à cause de leur chef, les « Rodigois » (7). Il n'en est pas moins vrai que le Castillan s'était toujours donné pour un ami du royaume de France, et que, mis au service d'une juste cause, ses soldats aguerris pouvaient être du plus précieux secours. On devine le but du mystérieux départ des sires de Grôlée et de Gaucourt pour Annonay. Il s'agissait de décider Rodriguez à venir les aider à défendre le Dauphiné. Le marché fut vite conclu. Grôlée et Villandrando étaient de vieilles connaissances ayant autrefois combattu ensemble en Maçonnais contre les Bourguignons. La pers- pective de prendre part, sous les ordres d'un capitaine tel que le sénéchal de Lyon, à une affaire qui pouvait donner de la gloire et du butin, séduisit du premier coup Villan- drando. Les offres pécuniaires, fort acceptables, que lui fit Gaucourt, achevèrent l'entente. Quand son concours était promis, Rodriguez n'était pas homme à le marchander ni à le faire attendre. Sans perdre une minute, il met son monde en marche, descend dans la vallée du Rhône, remonte le fleuve jusqu'à Vienne, passe de nuit le pont de cette ville et, le lendemain 27 mai, opère (7) En octobre 1428, les « Rodigois », après avoir ravagé le Beaujo- lais s'avancèrent jusqu'aux portes de Lyon. La ville qu'ils voulaient appatiscr c'est-à -dire obliger à leur payer une forte somme fut fort bien servie, comme toujours, en cette circonstance par son sénéchal. Grôlée alla trouver Villandrando et obtint de lui qu'il évacuât la région. V. au sujet de cette afiaire les curieuses délibérations consulaires des 16 et 25 octobre 1428. Arch. de Lyon, 1ÎB, 2 fol. 68. Cf. Séance du 13 décembre 1433.