Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
2l6                        SOCIÉTÉS SAVANTES

incapables. Dans les deux cas, la mesure de protection consiste à porter
atteinte à la puissance paternelle. Autrefois, la législation ne favorisait
guère cette action moralisatrice. Mais la loi du 24 juillet 1889 pro-
nonce de plein droit la déchéance des parents indignes et facilite la
transmission de la puissance paternelle des parents incapables. C'est
depuis cette loi que s'est fondée, à Lyon, l'œuvre des enfants mora-
lement abandonnés. Le but de la Société a consisté à faire un choix
entre les enfants ; les plus corrompus ont été réservés aux maisons
pénitentiaires ; on a continué de placer les meilleurs à la campagne, et
les moyens ont été confiés à l'établissement dirigé par M. l'abbé Ëan-
cillon à Brignais. Au moyen d'un traité ingénieux, trente enfants ont
pu être placés dans cette maison. L'assistance publique et le Conseil
général ont fourni à l'œuvre de généreuses allocations, et l'on compte
aussi sur le concours de la Charité privée. Voilà pour les garçons ;
mais il reste à pourvoir au placement des jeunes filles, auxquelles il
s'agit de donner des métiers plus rémunérateurs que celui de la couture.

   Séance du 24 février 1891. — Présidence de M. Arloing. — M. Fran-
cisque Bouillier, membre de l'Institut, assiste à la séance. — M. André
donne communication des résultats des observations qu'il a faites
récemment à l'Observatoire du Pic du Midi. Depuis longtemps on avait
observé, notamment, que lorsqu'un satellite de Jupiter passait derrière
cette planète, il paraissait encore lumineux, de même que la planète
semble apparaître encore derrière son satellite. Evidemment ce fait de
transparence ne peut exister dans la réalité, et il y a là une illusion
d'optique, dont il était curieux d'observer la cause. Or, c'est cette étude
qu'a voulu faire M. André, en se rendant au Pic du Midi. Il a pu
observer ainsi que le disque lumineux du satellite semble pénétrer peu
à peu dans la planète et qu'il apparaît encore tout entier quand il a
passé derrière. Mais, en même temps, il a constaté que pour faire dispa-
raître ce phénomène, il suffisait d'amener brusquement un écran au
devant de l'objectif. M. André termine sa communication, en faisant
connaître plusieurs autres phénomènes, qu'il a observés aussi au Pic du
Midi. Il explique ainsi notamment que si les sommets des montagnes
apparaissent parfois si visibles à une grande distance, c'est parce qu'il
arrive souvent que la dépression de l'atmosphère ne se produit que sur
les hauteurs, et que les courants d'air ascendants entraînent la vapeur
d'eau qui s'y trouve.