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JOSÊPHIN SOULARY 205
ouvrage, que d'étapes parcourues ! que de combats livrés ! que de vic-
toires remportées !
Son œuvre si variée restera comme le type achevé de la pureté de
forme et de la concision dans le style. C'est surtout dans le sonnet
qu'excellait son talent si fin et si délicat. Quoi de plus admirable que
ces Fignlines, ces Sonnets humouristiques, cette Chasse aux Mouches d'or,
ces Jeux divins, ces Poèmes ironiques, ces poèmes et poésies, où l'auteur,
tour à tour tendre, passionné, mélancolique, s'élève jusqu'au sommet
de l'art poétique !
Après la guerre funeste de l'Empire, qui nous a ravi deux provinces,
il publia Pendant l'invasion, un recueil de poésies patriotiques, où il
dépeint, avec émotion, les angoisses de la patrie vaincue et mutilée.
Son talent si divers s'exerça aussi au théâtre, et nous ne pouvons pas
oublier les deux pièces : La Lune rousse et Le Grand homme, qu'il fit
représenter sur la scène des Célestins.
Comme pour Pierre Dupont et plusieurs autres génies lyonnais, la
gloire de Soulary fut surtout locale. Sa grande modestie, sa timidité et
son attachement à sa ville natale ne permirent pas à son talent de
rayonner sur la France entière comme il le méritait.
Il nous appartient à nous, Lyonnais, de réparer cette injustice et de
mettre en pleine lumière son œuvre admirable.
Adieu, Soulary ; Lyon s'enorgueillit de te compter au nombre de ses
plus illustres enfants ; et tous ceux que tu as connus, que tu as
charmés et attendris, conserveront de toi un impérissable souvenir.
DISCOURS DE M. GRAVIER
MESSIEURS,
La ville de Lyon rend un solennel et touchant hommage au poète
exquis et délicat dont elle pleure aujourd'hui la perte. Mais l'adminis-
tration est fière de pouvoir revendiquer comme l'un des siens, Joséphin
Soulary, qui lui a appartenu-, par les liens d'une collaboration étroite
pendant de longues années : du i c r m a i 1840, au i c r janvier 1868. Il a
rempli, à la Préfecture du Rhône, les importantes fonctions de chef de