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          LES FUNERAILLES DE JOSEPHIN SOULARY              203

   Cette cérémonie, sans pompe et sans luxe, est bien en
harmonie avec la vie de cet homme modeste, qui vécut
éloigné du bruit et des grandeurs.
   La levée du corps a été faite à trois heures précises par le
clergé de Saint-Eucher. Un piquet d'infanterie rend les
honneurs militaires. Les coins du poêle sont tenus par
MM. Morin-Pons, président de l'Académie de Lyon ;
Gravier, secrétaire général de la Préfecture ; Rossigneux,
premier adjoint au maire ; Fontaine, doyen de la Faculté
des lettres ; Aimé Vingtrinier, et un officier d'état-major,
représentant le gouverneur militaire de Lyon. Le deuil est
conduit par M. Charollais, beau-frère de Soulary, et par
MM. Soulary, ses cousins.
   Après eux, vient un cortège immense, où toutes les
classes de la société lyonnaise se trouvent représentées,
ainsi que la municipalité, l'administration, la députation du
Rhône, l'armée, l'Académie de Lyon, la Société littéraire,
les Facultés, la magistrature, la Chambre de commerce,
puis des peintres, des artistes, des gens de lettres, des
journalistes, des commerçants. Cette spontanéité qui n'est
ni officielle, ni de commande, est le plus touchant hommage
rendu à la mémoire du poète.
   Après l'absoute donnée dans l'église de Saint-Eucher, le
corps est placé sur un corbillard, et le cortège, précédé du
clergé, se dirige vers le cimetière de la Croix-Rousse en
suivant le cours d'Herbouville, le quai Saint-Clair, la place
Tolozan, la rue Puits-Gaillot, la place des Terreaux, la
rue Terme, etc. Sur tout le parcours, on défile au milieu
d'une haie de spectateurs qui se pressent, serrés sur les
trottoirs.
  L'inhumation a lieu au cimetière de la Croix-Rousse,
dans un terrain concédé à perpétuité, généreusement