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                 DES PROTESTANTS A LYON                      183

acte dans lequel aucun fait nouveau n'était consigné (16).
Us en appelèrent au Roi, et Henri IV ordonna aux éche-
vins, par un édit du 13 juillet iéoé, de surseoir à disposer
des places des Terreaux et de la Fleur de lis (17). La
cession aux Jésuites ne fut pas réalisée ; cela résulte d'une
des pièces du procès datée de 1608.
   Le procès engagé par les Réformés avait été porté devant
le Conseil d'État; il prit un nouveau cours. Le Conseil
d'État renvoya les parties devant le superintendant en la
justice de Lyon ; les commissaires pour l'exécution des
édits intervinrent, et, pendant quatorze ans, les débats
continuèrent. Les Réformés ont bien dit, dans leur requête
du 4 février 1600, qu'ils « furent par mesmes tumultes (en
 1567) dessaisis de tiltres contracts brevets déclarations et
 aultres escriptures concernans les acquisitions dons et
 aultres et leurs droicts esdicts lieux, » mais nous avons
aujourd'hui tous les actes de propriété qui étaient alors en
leurs mains, comme aussi les actes consulaires, et il est cer-
tain que le droit à la possession de la place des fossés de la
Lanterne, qui appartenait sans le moindre doute à la ville, en
vertu de la donation de François I er , n'est prouvé par aucun
titre. L'attribution faite par de Vieilleville fut un acte d'auto-
rité que l'état de trouble en ce temps explique, mais qui
 était fans valeur légale et qui ne fut jamais régularisé.
    Nous nous sommes arrêté à 1606. Les Protestants se
 décidèrent à abandonner, en fait, non en la forme, leurs
 anciennes prétentions ; ils s'en tinrent désormais davantage


  (16) Grande bibliothèque de Lyon, fonds Coste, A 3511.
  (17) Les Réformés avaient protesté de nouveau en cette occasion
contre leur dépossession de la place de la Fleur de lis, rue de
Bourgneuf.