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            DE LA FIN DE LA GUERRE DE CENT ANS                      T 43

Messieurs du Consulat s'étaient véritablement figuré qu'elle
apaiserait leur irascible correspondant, ils étaient loin de
compte. La restitution de ses chevaux ! c'était bien autre
chose qu'il lui fallait. Quelques mois s'étaient à peine


chevaulx et que à la prise d'iceulx ne fust home de ceste bonne ville de
Lion que Pierre Chenevier qui a sa niepce à femme... Et si veult main-
tenir ledit Monsr le Bailli que lesdits chevaulx furent bien pris et de
bonne guerre... vu que ceulx qui les menaient ne portaient point de
sauf-conduit ni du Roy notre Seigneur ni de Mons r le connestable...
Et, pour se décharger que lesdits chevaulx furent prins, il le fît savoir
au Roy afin qu'il lui en mandât son bon plaisir, lequel lui mandât que
incontinent il remist les dits chevaulx ès-mains du lieutenant de
Mons r le gouverneur du Dauphiné pour en ordonner ce qui s'en devra
faire raisonnablement. Lequel Mons r le bailli seneschal incontinent les
fît mener à Grenoble ès-mains dudit lieutenant où ils sont encoures. Et
combien que ledit Mons r le bailli ait fait savoir à vos procureurs et
serviteurs, quant tant à Vienne comme à Albrieux, qu'ils venissent dire
et proposer pour vous devant ledit lieutenant les causes et raisons pour-
quoy lesdits chevaulx n'estaient bien prins, touttefois nul n'est oncques
comparu pour vous qui sur ce rien ait voulu dire. Et, pour ce, honno-
rable et puissant seigneur, nous nous donnons grant merveille comme
vous, qui estes renommé estre tres-saige et puissant prince, vous vous
voulez recourir sur nous du domaige que vous dites qui vous a esté
fait audit Dauphiné... Attendu comme dit est, qu'à la prinse de vosdits
chevaulx a esté ung tant seulement de ceste ville de Lyon qui est assez
bien prochain dudit Mons r le bailli et que ledit Mons r le bailli advoue
cette prinse, auquel vous devez demander si bon vous semble, non pas
à nous qui n'en pouvons mais...et ne vous missefismes oncques en
rien... Car nous avons tousjours désiré et desirons de tout notre cuer
en avoir paix et tranquillité à ung chacun, et nous savons que vous estes
un tel seigneur et si saige que vous ne vouldriez à nul faire tort.
Escript à Lion sur le Rone le jour de la fête de saint Thomas après
Noël 29 e jour de décembre 1426. Les conseillers et habitants de la
ville de Lion. » Cf. Séances consulaires des 21 janvier 1426 et
 30 octobre 1434.