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140 UN ÉPISODE LYONNAIS gnonnes qui, sous le commandement du sire de Roche- baron, « saccageaient, volaient, brûlaient et arrançonnaient les pays de Forez, Beaujolais, Lyonnais et autres. » Que fait Grôlée ? Au lieu d'attendre l'approche de l'ennemi, il lève à la hâte des hommes de bonne volonté, joint à sa petite troupe quelques renforts que lui amènent les sires d'Armagnac et de Lafayette, et, se mettant aussitôt â la poursuite de l'armée bourguignonne, il l'atteint à Serve- rette, près du Puy-en-Velay, où il en fait un si grand carnage que le sire de Rochebaron ne se sauve qu:à grand'- peine et s'en va, presque seul, à travers les montagnes porter à son maître, le duc de Bourgogne, la nouvelle de sa « desconfiture ». Un an plus tard, les anglo-bourguignons, « enflés d'or- gueil par leur victoire de Crevant », osent de nouveau « faire dessein » sur la ville de Lyon. Cette fois encore leurs projets sont déjoués par la vigilance d'Humbert de Grôlée. Avec les « gaillardes forces » qu'il a tirées des pays lyon- nais et dauphinois, l'habile sénéchal court les surprendre et les battre à la Bussière, près de Mâcon. Le sire de Thon- longeon, maréchal de Bourgogne, qui les commande en personne, n'a pas le temps de fuir. Il est pris et mis à une forte rançon (10). Ces brillants faits d'armes valurent à la région lyonnaise quelque répit et à messireHumbertde Grôlée les seigneuries de Quirieu et de Châteauvillain dont le roi lui fit don, en récompense de ses services. Qu'était-ce cependant que les affaires de Serverette et de la Bussière, sinon de simples avertissements préalables, en (10) Claude de Rubys. Histoire de Lyon, chap. 48, p. 335.