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I38                  UN ÉPISODE LYONNAIS

C'est grâce à leurs libéralités que s'élevèrent d'abord les
premières cellules des fils de Saint-François et l'humble
chapelle qui devait recevoir les restes vénérés de saint Bona-
venture ; puis ensuite, vers 1328, la vaste église actuelle où
reposent les cendres, et aux voûtes de laquelle figurent
encore à bon droit les armes, gironnées d'or et de gueules à
huit pièces, de ces insignes bienfaiteurs (4).
   Cette illustre famille ne devait pas se signaler seulement
par ses fondations pieuses, par la protection dont elle
entourait les religieux (5). Plusieurs de ses membres par-
vinrent à de hautes dignités et furent mêlés aux plus
grandes affaires de leur pays. Jean de Grôlée, l'aïeul ou
même, si nous en croyons Fodéré, le propre père d'Humbert,
avait rempli déjà, au siècle précédent, l'office de sénéchal
de Lyon. Nous voyons ce personnage guerroyer en
Savoie — dissuader sagement ses compatriotes de s'asso-
cier à l'insurrection d'Etienne Marcel, — prendre part à
Londres aux négociations de la paix de Brétigny, — et


   (4) Fodéré. Narration historique. Pavy. Les Grands Cordeliers de Lyon,
pages 16 et 29. Cf. Guichenon. Histoire de Bresse et du Bugey. L'éta-
blissement des Cordeliers à Lyon fut autorisé par lettres patentes du
roi Philippe Auguste, du 18 juillet 1220, et par une bulle du pape
Honorius III, en date du 12 mai 1224.
   (5) Un Jean de Grôlée, chanoine-comte de Lyon, fonda dans
l'église de Saint-Jean, la chapelle Saint-Michel, aujourd'hui chapelle
du Sacré-Cœur. Il avait prétendu en 1418 au canonicat et à la custo-
derie et refusé de faire sa preuve, alléguant l'ancienneté bien connue
de sa maison. Blâmé par Charles VII, il se soumit et fut reçu custode
en 1425. Pierre de Grôlée, qui parvint plus tard aux mêmes dignités
ecclésiastiques, après avoir fait le même refus et la même -soumission,
fut enterré dans la chapelle du Saint-Sépulcre. Quincarnon. Les Anti-
quités de la métropole des Gaules. Bégule. La Cathédrale de Lyon, pages 19
et 16.